Tu es, Havane, les corps de tes gens, la chaleur sur l'épiderme, la caresse d'une main, les regards lascifs. Tu es cette envie de rire tout le temps, même de nous-mêmes. Tu es le type assis au bord du trottoir, attendant qu'une femme passe pour lui lancer : "Hé ! la fille, on va te faire ta fête !" Tu es le sourire de la femme, les déhanchements de son corps. Le vieux qui chante en marchant. La vieille qui fume sous le porche. Les ombres de tes arbres. La musique qui fuse aux fenêtres. Le bruit. Le voisin qui invoque les saints afro-cubains, que Chango, nous protège et qu'Eleggua nous ouvre les chemins. " Sans nostalgie, à travers des chroniques autobiographiques, Karla Suârez raconte Cuba et dialogue avec les photos de l'Italien Francesco Gattoni au fil d'un voyage imprévisible. Ses souvenirs, racontés avec un détachement joyeux, constituent un prolongement littéraire insolite à la découverte de son pays.